Pour dessiner les contours de l’île aux brumes, je me suis inspiré du tracé de l’île d’Ouessant, au large de la pointe du Finistère,  que j’ai pu visiter il y a quelques années. Avant même d’y débarquer j’avais été marqué par le dicton « Qui voit Ouessant, voit son sang » attaché à cette île pour refléter les conditions de navigation difficiles en mer d'Iroise, au large des côtes occidentales de la Bretagne. Le quai du champ d’écumes, le jardin d’écueils et la baie des trépassés m’ont été inspirés plus particulièrement par la côte sauvage de l’île d’Ouessant, zone située entre le phare de Créac’h et la crique de Porz Yuzin. Elle se présente comme une côte rocheuse au relief déchiqueté et continuellement battue par les flots. J'ai également été influencé par la vue panoramique observable depuis la Pointe du Raz que j'ai également visitée, et où il existe réellement une baie des Trépassés. Celle-ci est plus exactement située entre cette pointe et la Pointe du Van.

​

L’idée du promontoire des naufrageurs trouve son origine géographique du côté de Cassis, dans les Bouches-du-Rhône. J’ai pris modèle sur le Cap Canaille avec ses hautes falaises qui surplombent la ville. L’image que j’en ai gardée est celle qui met en évidence son avancée sur la mer. C’est cette vue qui m’a permis de déterminer l’apparence du promontoire des naufrageurs. Le nom de cap Canaille est dû à une déformation du provençal Cap Naio, « Cap Naille » en français, à rapprocher de Aïl lié à la notion de sommet. Il n’en demeure pas moins que le terme de canaille m’a davantage fait penser au sens qu’on lui donnait autrefois pour qualifier les personnes malhonnêtes et sans moralité, ce que sont précisément dans mon roman les naufrageurs de la bande de Saint-Graal dont le promontoire servait de repaire.