Portraits de pirates
Bien des scènes et des personnages de mon roman trouvent leurs sources dans l'histoire et l'imagerie de la piraterie.
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Dans une certaine mesure, c'est d'abord le cas avec la bande de Saint-Graal, des naufrageurs qui pillent les navires échoués après avoir provoqué leur naufrage tout en massacrant les rescapés. J'ai puisé une partie de mon inspiration dans le mythe des naufrageurs bien que, par définition, ces brigands n'étaient pas à proprement parler des pirates et ne prenaient pas la mer.
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Mais de vrais pirates qui ont marqué l'histoire comme Barbe Noire, Nau l’Olonnais, Monbar l’Exterminateur, Jack Rackham, Anne Bonny, Mary Read et Henry Morgan sont évoqués lorsque l’inspecteur Korrigan et Sarah Mayer se retrouvent devant la galerie de tableaux où ceux-ci son portraiturés à l’intérieur de la taverne du Hollandais volant.
La volonté de l’établissement est de transporter sa clientèle dans une autre époque en la plongeant au cœur de l’âge d’or de la piraterie, quelque part entre le milieu du XVIIe et le début du XVIIIe siècle.
La taverne présente un décor et un mobilier censés être d’époque. Aux artificieuses odeurs marines d’embrun, d’iode et de bois détrempé se marie le fumet bien réel de viandes boucanées selon les règles de l’art et servies aux clients en tant que spécialités maisons. A table, c’est un entrechoc de bouteilles et de verres où le rhum coule à flot.
Pour parfaire l’illusion, tout le personnel est costumé et participe à la reconstitution en jouant des rôles en permanence et quelques saynètes. Toutes et tous portent des pseudonymes qui leur servent de noms de scène. Parfois des disputes voire même des bagarres sont simulées pour divertir la clientèle. Les employés se mêlent même aux personnes attablées pour réclamer bien fort à boire. Ils ont le verbe haut, la voix tonnante, ils braillent, ils participent à des parties de jeux, ils chantent et dansent sur des musiques traditionnelles. Et même parmi les clients, les plus audacieux d’entre eux, les habitués, les piliers de tavernes, précèdent leurs requêtes auprès du personnel d’un puissant «Tavernier !».